Les turpitudes d'un poète unipolaire

Oubli

Oubli

Je sens le souffle du silence
Balayer les embruns de ma conscience
Voulant me faire oublier ton parfum
Aux saveurs de miel et de romarin

Je sens ma mémoire qui tremble
Et des morceaux se désassemblent
Laissant de grands pans béants
Plus que du vide dedans

Un étranger s'est installé
Là ou mes souvenirs sont posés
Je n'ose à peine le nommer
C'est te dire s'il m'fait flipper

L'automne est arrivé
Trop en avance à notre idée
Tombent les feuilles de mes pensées
Et l'arbre de vie déraciné

Demain mon nom ne sera plus
Tu me deviendras une inconnue
Alzheimer m'est tombé dessus
Mon cerveau s'ra bientôt foutu

Avant de tout oublier
Tes yeux ton rire ta voix ton nez
Sache que je t'ai toujours aimé
Rien ne pourra le retirer

J'ai adoré nous chamailler
Nous embrasser et nous retrouver
Et si je pouvais recommencer
C'est avec toi sans hésiter

Mais je sens déjà la nuit tomber
Donne moi un dernier baiser
Et m'enivrer de ton parfum
Aux saveurs de miel et de romarin

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